Je vais m'arrêter parce que j'en suis à  la collection « Rouge Passion » et que l'étape suivante ne s'achète plus chez les libraires, mais dans des magasins aux vitrines noires et aux néons roses... Et que ça commençait à  devenir vraiment gênant... Mais je suis pas bien quand même ! Il n'a pas cessé de m'insulter depuis qu'il m'a vue et moi... Il devenait urgent que je reprenne les séances chez mon psy...
Alors j'ai fait tourner le crayon autour de mon index, comme une vieille habitude d'écolière, avant de lui donner la seule part de moi qu'il n'aurait jamais. Parce que je ne connaissais qu'une seule femme assez acide pour son amertume, assez acerbe pour son cynisme, assez désabusée pour sa misogynie, assez idiote pour être restée jusque là .
Quand il a regardé le dessin, rien sur son visage ne laissait transparaitre la moindre émotion. Mis à  part peut être un léger tremblement de sourcil, sur la droite. Comme s'il avait fait un pari avec lui-même et qu'il venait de le perdre.
- Mais c'est...
Cette fois, c'était lui qui n'avait plus de mots.
- Oh oui, surement parce qu'Olympe me rappelle la Grèce et que la mythologie me va bien... Et que je suis surtout tellement courge, éclatai-je franchement.
- Je suis amoureuse ! s'écria une voix depuis le bureau, j'ai tout de suite su que ça allait coller entre vous, s'enthousiasma Adèle, vous allez faire de grandes choses ensemble ! C'est certain mes lapins !
- Hein ?
Nous nous sommes retournés en même temps, avec la même intonation de voix et ce même mot qui n'était une habitude de langage ni chez l'un, ni chez l'autre.
- Je veux les épreuves sur mon bureau dans quinze jours, Mademoiselle Parlanti.
- Certainement pas, s'opposa Coriolan, elle les apportera d'abord chez moi pour que je les valide. Et je veux savoir comment elle a su qu'Olympe était un homme !
Avant de laisser Adèle pousser ne serait-ce que l'ombre d'un soupir, j'ai profité de l'avantage que l'éditrice venait de me donner sur lui. Je me suis penchée, assez près pour le voir reculer à  mon tour.
- C'est une malédiction liée à  mon prénom, murmurai-je avant de me diriger vers la porte.
- Cassandre, m'arrêta-t-il brusquement, tu t'appelles Cassandre !
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Oh pas parce qu'il avait deviné mon prénom. Je me doutais bien qu'il le ferait, je l'espérais même. Il m'aurait déçue sans cela. Non, parce qu'il m'avait tutoyée.
J'avais réécrit l'Histoire. Cambronne venait de gagner Waterloo.
- Vous aurez les dessins, sur votre bureau, répondis-je ingénue, dans quinze jours.
Quand j'ai refermé la porte derrière moi tout s'est bousculé dans ma tête.
C'est là aussi je crois que je l'ai dit pour la première fois. Hurlé serait plus exact en vérité.
- Bordel à  queue de dieux orgiaques en rut !
Toute la scène repassait devant mes yeux. Le cactus. Mes fantasmes incongrus et embarrassants. Le portrait... J'avais constamment été sur le fil du rasoir. Personne avant lui ne m'avait jamais autant mise en danger.
- Je ne pourrais plus jamais le voir en face...
Je me suis effondrée dans le couloir.
Je n'avais montré que quelques cicatrices à  travers ce dessin. Mais j'vais été au bord de les rouvrir. Il était le danger.
- Je veux mourir... paniquai-je en tâtonnant dans mon sac pour récupérer mon portable.
Mes doigts tremblaient quand je fis le numéro. Je dus m'y reprendre à  deux ou trois fois avant d'y parvenir.
- Docteur Bergeon ? C'est Cassandre Parlanti. J'ai besoin d'un rendez-vous. Un homme. Je ne l'avais pas vu depuis cinq ans... Je... Je l'ai reconnu...
Je ne fais que de me marrer en découvrant les souvenirs de Cassie racontés par elle-même. Le "Et que je suis surtout tellement courge" m'a achevé. -> Le montage est super bien fait !
RépondreSupprimerWouah, quelle "re-rencontre" dis donc! En tout cas j'adore Cassandre, elle est tellement attendrissante avec ses bourdes <3
RépondreSupprimerElle a des répliques qui tuent cette Cassandre XD
RépondreSupprimerAdèle me fait trop rire... Et Cassie ! Ah Cassie... elle me touche beaucoup... et sa dernière phrase est poignante !
RépondreSupprimerTerrible!!! J'adore cette scène... et je n'ai plus qu'une hâte maitnenant, voir leschoses de l'autrecôté.. Parthéniaaaaaa!
RépondreSupprimerJe suis morte de rire x'DDDD Le coup des livres qui s'achètent dans les magasins aux vitrines noirs et néons roses, la phrase "Bordel à queue de dieux orgiaques en rut !" x'DDDDD J'adore !! Sérieux, je suis fan xD
RépondreSupprimerEt voilà, elle est bonne pour une psychanalyse... Il va nous l'abimer le Corio ! Enfin bon, toute reconstruction est douloureuse... En plus, elle fait la pose du neko, elle est vraiment dans un état pitoyable là ! A moins que ce ne soit juste pour rentabiliser la colec de boites XD
RépondreSupprimerXd, la phrase qui tue !
RépondreSupprimerJ'adore la phrase d'insultes ! lol
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