La recherche d'un nouvel emploi s'était avérée plus difficile, voire plus décevante, qu'elle ne s'y attendait. Soit on lui proposait des postes en-deçà de ses prétentions ou de ses diplômes, soit elle avait démissionné très vite en se rendant compte que la politique lui manquait terriblement et qu'elle ne pourrait jamais s'épanouir ailleurs que dans cet univers aussi vital pour elle que l'air que l'on respire. En attendant, elle s'adonnait à des activités alternatives comme le bénévolat pour garder un lien avec la vie sociale. Les semaines s'étaient enchaînées depuis sa prise de bec avec Corentin de Neuville et ses journées se déroulaient toutes presque de la même manière : petit-déjeuner copieux tout en consultant sur son téléphone les offres d'emploi, postulance pour un emploi susceptible de lui convenir (ce qui lui arrivait de plus en plus rarement), séance de sport Au Septième ciel ou jogging dans son quartier quand le temps le permettait, douche rapide chez elle, puis visite aux petits vieux de l'hospice où elle officiait bénévolement ou bien aide aux devoirs dans la MJC d'un quartier défavorisé.
Ce jour-là, Garance se séchait dans sa salle de bains quand elle entendit retentir la sonnette de l'entrée. Un instant, folle de joie, elle crut que Hamal était enfin de retour mais elle se fit la réflexion qu'il n'avait pas besoin de sonner pour entrer. Elle se prit donc à espérer que Stéphan Fogel avait changé d'avis et qu'il venait en personne la supplier de réintégrer son équipe. Resserrant les pans de son peignoir, elle alla entrebâiller la porte.